Critique Cinéma : Venom

Publié le 21/10/2018

Auteur : Joachim MARTINE

Crédits : geeko
Crédits : geeko

Fan inconditionnel des Marvel, il est hors de question pour moi d’en louper un ! Je suis donc rentré dans la salle avec l’appréhension que l’on a lorsqu’on va voir un film globalement démoli par la critique et j’en suis sorti avec l’idée que cette férocité était bien excessive…

 

 

Alors soyons honnêtes : Venom n’est pas un chef-d’œuvre, loin de là, mais il n’est pas non plus l’infâme navet que la critique dénonce. Plaçons le contexte : Venom est l’adaptation cinématographique du personnage de comics homonyme, célèbre ennemi de Spider-Man. Il est réalisé par Ruben Fleischer, produit par Marvel et distribué par Sony. En tête d’affiche, on trouve Tom Hardy, Michelle Williams ou encore Riz Ahmed.

 

 

Si on résume très brièvement l’intrigue, sans spoilers ;-) bien sûr, on pourra dire ceci : lors d’une expédition spatiale, un vaisseau de la Life Foundation (une sorte d’immense et puissante entreprise) portant à son bord des formes de vie extraterrestres arrive sur terre. L’ancien journaliste Eddie Brock, va devenir le porteur d’un de ces symbiotes, qui ont besoin de s’associer à un être vivant pour survivre.

 

 

La première chose qui frappe (par son absence !) dans ce film, c’est Spider-Man. L’homme araignée n’est pas là (problèmes d’exploitation de droit ? envie des scénaristes de complexifier encore un peu l’univers Marvel ?) et le scénario se débrouille donc tant bien que mal, pour refiler à Venom ses pouvoirs habituels et son apparence physique liée à celle de Spider-Man. Le scénario ! Voilà bien le point faible majeur de ce film : son scénario est très bancal, parfois tordu et rempli de facilités scénaristiques : certains personnages (Venom par exemple) passent d’un avis à un autre radicalement opposé en très peu de temps…

 

 

Quant aux personnages en eux-mêmes, c’est globalement un point fort du film. La relation entre Venom et son porteur, bien que manquant un peu de profondeur, se développe au cours du film et est intéressante. Toutefois, Carlton Drak, le PDG de Life Foundation et principal antagoniste du film qui se pose en génie, type Elon Musk, vaguement méchant et cruel, n’a aucun intérêt, même par la suite lorsque il est manipulé par un autre symbiote. Tom Hardy incarne plutôt, lui, très bien son rôle, et Venom en lui-même, présenté comme un anti-héros au départ, arrive vraiment à se faire apprécier (malgré son goût pour la cervelle humaine…). Cette violence sous-jacente (elle n’apparaît jamais à l’image) est d’ailleurs un point assez positif du film, comparé à beaucoup d’autres Marvel, presque mièvres (c’est Disney le patron) !

 

 

Au-delà du scénario et des personnages, on peut aborder la réalisation. La musique est très décevante : les seuls moments où on la remarque, c’est pour s’en plaindre. Les effets sonores sont potables, mais le son du film en général agresse les oreilles par son niveau disproportionné, forçant presque le spectateur à tendre l’oreille pour percevoir certains dialogues. La mise en scène est sobre, sans spécificités. Les effets spéciaux sont eux par contre excellents (notamment les symbiotes), et les scènes d’action vous resteront à l’esprit longtemps après la fin du film.

 

 

On a donc un film qui vous divertit bien pendant les 112 minutes qu’il dure et de fait, vous n’en décrochez pas (excepté peut-être lors de la course poursuite, assez longue…). Ce n’est pas le meilleur Marvel, loin de là, mais il ouvre une solide porte pour son second épisode, qui ne peut manquer d’arriver suite à son succès commercial dans plusieurs pays…